Footballeur, ouvrier, italien au grand coeur: voilà pourquoi le Grand-Duché a aimé mon père René Pascucci

Le 15 janvier 2019, la ville de Gualdo Tadino en province de Pérouse va honorer la mémoire de René Pascucci, ex capitaine et idole de la Jeunesse Esch, la plus titrée des équipes de football du Luxembourg. Issu d’une famille de migrants de Gualdo, Pascucci s’imposa comme leader de l’équipe des ouvriers et mineurs d’Esch-sur-Alzette. Gualdo lui attribue le prix à la mémoire “Beato Angelo”. Cette récompense sera retirée par sa fille Diane, qui évoque pour nous l’extraordinaire figure paternelle.

de DIANE PASCUCCI

Je suis née en 1965. Mon père René Pascucci était déjà maître d’éducation physique. Pendant 2 ans il a aussi été mon maître. À l’école les collègues et les élèves l’ont beaucoup aimé. Souvent les gens venaient le saluer : des ex-footballeurs qui l’avaient eu comme entraîneur ou des ex-élèves de l’école. Mon père en était très fier. Tout le monde le connaissait, tout le monde l’aimait bien, il était l’idole de la Jeunesse Esch, le capitaine de l’équipe la plus forte du Luxembourg à ce temps. Je n’ai pas un seul souvenir de mon père étant grossier ou désagréable avec quelqu’un. C’était une personne douce. Je crois que c’est une des causes de sa réussite au Luxembourg, où il était né en 1926. Du monde du football à ses collègues de travail, tous l’ont apprécié, italiens ou luxembourgeois. Mon père aimait beaucoup son travail comme enseignant, cela lui donnait l’occasion de continuer à faire du sport et à l’enseigner aux enfants et adolescents.

Mon père avait toujours une place dans son cœur pour l’Italie et pour Gualdo Tadino, sa terre d’origine. Fils d’émigrants, né à Esch-sur-Alzette, il a fréquenté l’école primaire à Esch, ainsi que l’école italienne. Il a travaillé comme menuisier à l’usine sidérurgique et à la commune d’Esch. Mais eu égard à sa carrière de footballeur, on lui a proposé de devenir maître d’éducation physique. 

Le football était le grand amour de mon père, René Pascucci, qui a suivi tous les matchs de sa Jeunesse jusqu’à l’âge de 88-89 ans. Il m’a transmis cette passion pour le football et l’équipe nationale italienne

En ce qui concerne sa vie de footballeur, je ne peux pas en dire beaucoup. Quand je suis née, mon père avait déjà 39 ans, il avait joué pendant 20 ans et avait arrêté sa carrière active 4 ans plus tôt, en 1961. Je ne l’ai connu que comme entraîneur. Seulement une fois je l’ai vu jouer, à l’âge de 50 ans, pour un match avec l’équipe B de la Jeunesse Esch. Cette année l’équipe B est devenue championne de sa catégorie. Il m’a toujours beaucoup parlé de ses succès, surtout des parties jouées, dans la Coupe des champions, contre le Real Madrid de Di Stefano, en 1959, au Stade Santiago Bernabeu. La Jeunesse a perdu cette partie 7-0, mais lors du match retour au Luxembourg ils ont pu marquer 2 buts (2-5) et ces deux rencontres sont restées dans l’histoire du football luxembourgeois. 

Le football était le grand amour de mon père, René Pascucci, qui a suivi tous les matchs de sa Jeunesse jusqu’à l’âge de 88-89 ans. Après il n’a plus pu aller au stade à cause de sa maladie.  Mais il parlait toujours de football. Il m’a transmis cette passion pour le football et l’équipe nationale italienne. À la maison nous avons tous suivi les matchs de la squadra azzura, moi, mes fils, mon père, mon mari Marino Fumanti et même ma mère qui est luxembourgeoise et nous avons fêté les victoires aux Mondiaux, la dernière en 2006 en Allemagne. Mon plus jeune fils, Kevin, 24 ans, a joué très jeune à la Jeunesse. Aujourd’hui il joue au golf, mais il est un très grand supporter de l’Italie et de la Juventus. Mon fils aîné, Christophe, 28 ans n’est pas aussi sportif, il a plutôt hérité les dons manuels et techniques de son grand-père. Les deux adoraient leur grand-père.

Tout le monde le connaissait, tout le monde l’aimait bien, il était l’idole de la Jeunesse Esch, le capitaine de l’équipe la plus forte du Luxembourg à ce temps. Il nous manque beaucoup et nous sommes fiers que l’on ne l’ait pas oublié

L’histoire de ma famille commence en Ombrie. Le père de mon père, mon grand-père Giovanni, était né à Gualdo Tadino en 1889. En 1914 il s’est marié avec ma grand-mère, Domenica Giovagnoli. Puis ils ont émigré au Luxembourg. Mon grand-père travaillait dans les mines, comme beaucoup d’italiens. Ma grand-mère était femme au foyer. Mon père avait une sœur et deux frères. Maria et Louis sont nés à Gualdo, alors que mon père et Yvo sont nés à Esch. Mon oncle Yvo vit à Soleuvre, près de Esch-sur-Alzette. Il y a beaucoup d’années ma tante Maria est retournée vivre en Ombrie, à Gaifana très près de Gualdo Tadino, la terre natale de la famille Pascucci. Ma cousine, fille de Maria, Angela Biagioni-Bordicchia, vit encore aujourd’hui à Gaifana. C’est la seule famille que je connais encore à Gualdo.

Quand on allait en Italie chez la famille, ou à Jesolo, Rome, Riccione, je voyais l’amour que mon père avait pour l’Italie, qu’il portait toujours dans son cœur. Il n’a jamais oublié ses racines italiennes. Lorsqu’il s’est marié avec ma mère, Puppa, il s’est alors retrouvé avec une famille un peu italienne et un peu luxembourgeoise. Un mélange parfait, une union merveilleuse. Quand on allait en Italie chez la famille, ou à Jesolo, Rome, Riccione, je voyais l’amour que mon père avait pour l’Italie, qu’il portait toujours dans son cœur. Papa s’appelait Renato, c’est son nom officiel sur tous les documents, mais je crois à cause de la deuxième guerre mondiale on avait commencé à l’appeler René. Il n’a jamais refusé son aide à quelqu’un qui en avait besoin. Il était fait ainsi. Il aimait danser, il aimait la musique. Ma mère et moi, on avait encore dansé avec lui 6 jours avant sa disparition. Mes parents ne laissaient passer aucune occasion pour danser. Le centre du monde de mon père était toujours sa famille. Il était un père, un mari, un beau-père et un grand-père merveilleux et adorable. Il était toujours là pour sa famille, nous nous sentions tous très aimés. En mars 2018 il est parti à l’âge de 91 ans. Il nous manque beaucoup et nous sommes fiers que l’on ne l’ait pas oublié. 

6 pensieri su “Footballeur, ouvrier, italien au grand coeur: voilà pourquoi le Grand-Duché a aimé mon père René Pascucci

    1. Diane

      Bonjour Stéphane,
      Merci beaucoup pour les gentils mots. 👍👍Super de lire ça d’un cousin de mes cousines 😄😄 Tonio a fait un super travail
      Encore un grand merci et restez tous en bonne santé
      cordiali saluti
      Diane Pascucci

      Piace a 1 persona

      1. Bonjour Diane , en hommage à René , je suis entré en contact avec la jeunesse d’Esch, pour acheter un maillot vintage, Julien Kreff a pris contact avec moi et la jeunesse m’a offert un nouveau maillot ce qui m’ a touché comme eux ont été touché que je souhaite acheter un maillot vintage en hommage à René.
        Mon pére s’appelle René PADOVAN, il a 73 ans et a beaucoup joué au foot à un bon niveau, j’ai également joué au foot notamment à Petit Quevilly équipe connu pour ses performances en coupe de France, je suis pilote moto également, j’ai toujours préféré la moto au ballon rond au grand dame de mon père je fais également du vélo…Je vie avec mon épouse et ma fille au 6 rue de la Gare 57160 Châtel Saint Germain Je suis chef d’entreprise et d’ailleurs j’ai un client et un fournisseur au Luxembourg.Ma société va peut-être devenir sponsor de la Jeunesse D’esch.
        Diane voici mes coordonnées : Mobile 06 77 86 78 99 Mail: stephane.padovan@posmobilier.com
        j’ai vu qu’il y a un café Pascucci à Esch , c’est ton café?Je serais heureux que l’on fasse connaissance. Bien à toi Stéphane.

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